Parfum de pluie…

Elle a toujours adoré ouvrir la fenêtre de sa chambre après une averse d’été et profiter de l’air frais qui caressait son visage.

Assise, le menton blotti entre ses genoux, elle observait la nature s’éveiller devant elle :
Les gouttes d’eau accrochées à une toile d’araignée telle une étoile de Noël prête a scintiller, le ciel bleu acier imposant un clair-obscur a couper le souffle, les rayons du soleil traversant cet édredon de nuages pour effleurer et éclairer de ses longs doigts fins la nature frémissante.

Dans sa chambre flottait encore l’odeur de la pluie qui s’était posée délicatement pour s’évaporer l’instant d’après.
Le parfum de l’oranger du Mexique se mêlait en douceur à celui de la pluie, de la terre humide.
Elle se sentait enivrée, légère et emplie de bien être, ses émotions étaient aussi contrastées et multiples que le ciel.

Ce parfum de pluie est sa porte ouverte aux souvenirs, ceux qui s’immiscent dans son esprit avec délice, car ces souvenirs là font du bien.

Alors elle observe encore, respire profondément, finalement ferme les yeux pour laisser venir encore.

Bien des choses passent mais le parfum reste, comme un goût d’éternité. Il a ce pouvoir extraordinaire de faire surgir du fond de la mémoire des instants oubliés, des lieux, et de raviver la présence des personnes aimées.

Oui, elle aime ce parfum de terre sucrée, musquée, qui annonce l’arrivée du soleil. Ce parfum qui l’enveloppait enfant pendant la saison des pluies à Madinina chez sa Grand-Mère.
Et le voyage reprend : Sa grand-Mère est là debout dans la cuisine à faire griller des grains de café, chuchotant une mélodie joyeuse. Elle se retourne, lui sourit, amorce un clin d’œil, une grimace, s’en suit éclat de rires, câlins et millions de baisers.

Elle ne veut pas laisser s’échapper cet instant, elle veut le prolonger, respire encore lentement et profondément pour que blottie dans les bras de sa Grand-Mère, ce merveilleux voyage sensoriel ne s’évanouisse pas : Et ce parfum de pluie flirte avec la citronnelle, le café, la mangue, la terre humide, la cannelle, le vétiver, le patchouli, la vanille…

Elle est tellement attachée à ses notes simples de son enfance garantes de son humeur joyeuse.

Un Alyzé… non juste une brise, soulève quelques gouttes d’eau qui viennent ruisseler sur sa joue jusqu’à perler sur ses lèvres.

Elle sourit, elle rit :
Aujourd’hui Myo est apaisée, elle s’est réveillée dans un sourire et elle sait qu’elle s’endormira dans un joyeux souvenir.

Ici… photo de ma grand-Mère paternelle

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24 réflexions sur “Parfum de pluie…

  1. An kay san yich, sé an jadin san flè … et on sent que vous avez rempli cette maison d’enfance. On sent également que vos origines sont votre richesse , que votre passé et votre présent sont plein de tout ça. Un style léger sans prétention avec les mots justes. Merci

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    • Idealiste ? très prudente mais les choses de la vie m’ont démontrées que je ne le suis pas assez. Je ne partageais pas mes émotions et mes convictions passionnées et les écrire m’a fait grandir. J’ai une échelle intérieure de valeurs et des principes clairs et honnêtes pour lesquels je suis prête à me sacrifier. Idéaliste probablement dans le sens où je voudrais toujours essayer d’améliorer le monde. Je suis une personne préoccupée, et tente de rester attentionnée et généreuse envers mon prochain. Je peux aussi devenir un lutteur infatigable surtout face à l’insoutenable ou l’injustice. Et pour l’avoir déjà cité aujourd’hui : « Au milieu de l’hiver j’ai découvert en moi un invincible été » et c’est ce soleil là que je m’attache a trouver maintenant… dans les petites ou les grandes choses qui font ma vie.

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