En zone de houle… une intention pour 2016

Fin décembre 2015

Cette saison où la terre s’octroie un temps de recueillement, de méditation, de préparation pour le printemps à venir…
L’air humide et froid du matin qui caresse les rues encore endormies, les arbres vernis de froid, la surface cristalline de l’herbe engourdie par l’onde glaciale.

Elle se réveille à l’aube,
Elle aimerait retrouver cette somnolence matinale du temps d’avant, lovée sous la couette, se laissant envelopper par des rêves de surface pour étirer la douceur de la nuit.

La veille chez ses parents, simplement heureuse de la chaleur de l’instant, de contempler les murs témoins de son enfance. Ce lieu où un cœur est un cœur, une intention une intention, un sourire un sourire…

Aujourd’hui enivrée par cette bolée du petit matin frais, elle se sent l’âme flâneuse d’une touriste…

Elle observe la fuite des nuages, leur vitesse silencieuse.
Le ciel semble s’épaissir, s’amalgamer, pour s’arrêter net devant l’entrée du métro dans lequel elle s’engouffre. Elle en connaît par cœur les méandres, les « chemins de traverse »…
Emportée par le flot dense et désordonné des voyageurs… encore et toujours se croiser, se heurter, se frôler, s’éviter…
Elle a besoin de sentir que la vie y a repris ses droits. Elle a besoin d’y entendre des conversations, des murmures, transpirants l’empathie, l’universalisme, l’humanisme…

A l’arrêt entre deux stations, son métro privé d’électricité « momentanément », se retrouve happé par l’obscurité.
« Veuillez nous excuser pour la gène occasionnée »
A ces mots, figés comme une carte postale, les visages s’illuminent instantanément dans la clarté des Smartphones.

Tous ces écrans déverrouillés mille fois pour vérifier le message, le petit mot, le signe, l’émoticône, le « je ne sais quoi » qui rassure et rappelle que l’on compte, que l’on n’est pas oublié.
Tous ces écrans gardés précieusement, dégainés au moindre tintement.
Toutes ces émotions réduites à des codes, des émoticônes, des petits ronds… ces amitiés qui ne tiennent qu’à une onde, une batterie, un fil.
Toutes ces applications qui détournent de l’autre, et qui font oublier d’observer, de sourire, de partager…

Son téléphone vibre dans sa poche… elle l’ignore.

C’est donc cela être dans l’air du temps ?

Elle imagine un court instant que ces points de lumière sont des bougies comme autant de promesses vacillantes et que le grelot que cet enfant agite depuis le début du voyage est un reste de la magie de Noël, égaré aux portes de 2016.

Elle éternue brillamment, des yeux lui glissent dessus puis retournent à leurs écrans.

Le métro reprend sa route, la libère enfin…

Sur le quai, elle se souvient de ses mots de janvier 2015.
Ils surgissent en formation serrée. En première ligne, comme une intention pour la vie, un seul mot : l’authenticité.
S’engager avec sincérité dans le présent, aller dans le courant et poursuivre son chemin avec le bonheur d’être et de partager.
Ne surtout pas rester sur la surface lisse de la vie, car la vie est un cadeau…

Alors le sourire plein d’espoir, de confiance et de détermination, elle s’en va.

Sur le quai abandonné, un grelot…

2016 est déjà là !

Une Merveilleuse Année à tous…!

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