Premier matin d’automne,
Elle sent l’arôme de sa tasse de café, ce parfum qui sent si bon la paix de la maison…
Dans sa mémoire, le ciel tumultueux d’une journée d’été au bord de l’océan, empreint d’une clarté presque aveuglante, miroitante à la surface des nuages.
Ce matin, en un instant le ciel bleu chavire, quelques gouttes de pluie, des nuages en chute libre, et leur couleur ocre qui se dissout dans l’eau.
Elle est heureuse de cette sensation que lui offre encore l’engourdissement du sommeil… et si c’était aussi ça le bonheur ? Pas une illusion, pas un rêve ni même une promesse… juste l’instant présent.
Les semaines ont défilées sans qu’elle puisse écrire une ligne, un mot… Comme si tout devait rester figé, devait rester une ébauche…
Enfin, les mots reviennent dispersés, cherchant un sens.
Tant de mots dans lesquels elle trouve sa part de rêve, des mots sans conséquence, parfois contradictoires, oscillant entre magie éphémère et réalité… pour habiller le quotidien.
Ces mots, c’est la force de son esprit jusque dans son corps.
Ce sont eux qui donnent une rondeur, une douceur comme la caresse d’une main pour apaiser.
Ce sont eux qui soulignent les angles jusque dans le froid d’un sentiment.
Eux si silencieux et criants à la fois…
Alors elle laisse le fracas de la pluie intense engourdir son ouïe… et venir ses mots qui la cernent depuis des jours sans jamais se poser.
Ce matin sa pensée à une nouvelle couleur… et si l’automne flamboie déjà de mille teintes chaudes, elle espère pouvoir écrire demain.
A très bientôt…